Geneva International Film Festival
Grand succès à guichets fermés
Déjà 25 ans et toujours innovant ! Le Geneva International Film Festival 2019 avec plus de 38.000 spectateurs a fait le plein, plongeant dans le regret les nombreux délaissés sans billets. Rançon du succès, vendues sur internet, plusieurs séances affichaient en effet complet avant l’ouverture même du festival. Suggestion, pour l’année prochaine, il conviendrait, peut-être, de garder des entrées pour ceux qui souhaiteraient pouvoir les acquérir à la caisse du Théâtre Pitoeff ? Une piste à suivre…
Sur le plan artistique, l’édition 2019 du GIFF a été un grand événement ! Entre les films en compétition et les autres, entre les personnalités escortant leurs œuvres – acteurs, réalisateurs, producteurs – on peut parler de belles rencontres avec, en apothéose, le dernier jour du Festival, la présence de Xavier Dolan! Sa Masterclass d’une heure et demie n’a semblé durer qu’une dizaine de minutes, tant ce jeune prodige acteur, réalisateur, scénariste et producteur canadien s’est révélé passionnant et en osmose avec son public. Lors de la cérémonie de clôture, il a reçu le Geneva Award, la plus haute distinction décernée par le GIFF.
A citer d’autres invités de prestige, introduisant eux-mêmes les projections, comme Jean Dujardin par exemple venu accompagner le dernier Polanski J’accuse où il incarne un personnage majeur. Impressionnant ! Visionner le film sur grand écran depuis une salle au suprême confort, tel le Cinérama Empire, ajoute encore au plaisir. Et que dire de Costa Gavras, monument du 7e Art ? Cinéaste engagé et dénonciateur avec un regard politique sur plusieurs continents, le contestataire qu’on adore ! Rencontre remarquée avec Clotilde Courau – à fleur de peau – qui expliquait le fond de l’âme de l’artiste, le sien, mais aussi celui des acteurs en général, leur sensibilité et le fait qu’ils se sentaient véritablement vivant quand ils pouvaient jouer…
David Cronenberg maître en films d’horreur et de science-fiction a livré quelques secrets, de même que Roger Avary, personnage intrigant, à la vie aussi mouvementée que ses films… C’est tout le surplus qu’on peut tirer d’un festival ! Il ne s’agit pas seulement d’assister aux projections choisies pour le public mais de comprendre également ce qui motive ces grands faiseurs de films et leurs interprètes. Quelle émotion quand ils racontent la création d’une œuvre, ses dessous et les anecdotes accompagnant les tournages… Il convient de ne pas oublier de mentionner la branche réalité virtuelle du GIFF qui, lors de cette 25e édition, a de nouveau rencontré un intérêt se développant d’année en année avec un réel succès. Assister à l’entretien avec Jan Kounen sur ce sujet a été révélateur et passionnant pour les jeunes et moins jeunes.
Dans la section des séries, la RTS a fait fort cette année et le public espère la voir continuer dans ce sens. Elle a présenté, en première mondiale, les nouveaux épisodes des Saisons 2 de d’une production Suisse alémanique Wilder, offrant un bon scénario, bien interprété avec de belles images et, très attendue après son grand succès, la suite romande de la Saison 2 de Quartier des Banques. Une réalisation forte, des acteurs parfaits, une histoire prenante, on peut se réjouir de trouver six épisodes inédits de la Saison 2 à partir de février 2020 sur RTS1.
De plus, la télévision romande a annoncé son projet de sous-titrer les séries dans les 4 langues nationales. Quelle bonne idée ! Ouvrir des portes, lancer des ponts pour une meilleure diffusion des œuvres et, atteindre ainsi, une plus grande compréhension dans notre pays multilingue et multiculturel, merci ! Bravo au GIFF et à sa direction pour cette brillante réussite 2019.
Le public attend déjà la nouvelle 26e édition du GIFF, avec ses audaces et ses promesses, qui se déroulera du 6 au 15 novembre 2020.
