Un somptueux 1er week-end
dans la magie des voix et du chant
Cette année, le célèbre Festival d’Ambronay Musique baroque & friends a choisi pour thème La voix est libre ouvrant sa programmation, vendredi 13 de ce premier week-end de septembre, sur un incandescent Stabat Mater de Pergolese… Dernière œuvre du compositeur disparu à 26 ans, elle conte la souffrance par un cheminement émotionnel d’une rare intensité. La voix dévoile ici la sensation d’être entendue. D’exprimer l’intime, de créer des liens. Elle devient chant pour enchanter… Et se retrouver ensemble.
Dans une recherche de « parenté stylistique », la programmation 2024 a choisi de présenter ce premier soir du Festival d’Ambronay des compositions italiennes du milieu du XVIIIe siècle quand le chant marquait toute son importance en se calquant, notamment, sur des virtuosités instrumentales ! Œuvre musicale religieuse tenue à l’Abbatiale, Stabat Mater a été magistralement interprétée par (oh !) Orkiestra, le plus grand orchestre de musique ancienne de Pologne. Sous la direction de la cheffe – et violoniste – Martyna Pastuszka, avec l’incomparable Bruno de Sà sopraniste et Rémy Brès-Feuillet contre-ténor… Une vibrante et indicible émotion ! Précédé par des compositions d’Alessandro Scarlatti et Antonio Vivaldi, un concert à la force dramatique avec le pouvoir de retenir tristesse et joie.
Toujours à l’Abbatiale, le lendemain en soirée, le public a assisté à Alcina, l’opéra de Francesca Caccini reprenant le thème de la magicienne Alcina sur son île enchantée. Avec l’Orchestre I Gemelli sous la direction d’Emiliano Gonzalez Toro – également ténor- et Mathilde Etienne responsable, de son côté, de la mise en espace. Vaste tâche avec la présence d’une douzaine de chanteurs sur le plateau et, en tête, Alcina, interprétée par la superbe mezzo Alix Le Saux. Un grand moment tempétueux et enflammé ! Hormis ces représentations en soirée, des concerts attirent l’après-midi à 14h30 les amateurs d’œuvres moins connues. Ainsi Blessed Echoes, chansons élisabéthaines de l’ensemble Près de votre oreille ont ravi un public friand de polyphonies inédites…
Enfin, à la Salle Polyvalente, samedi à 17h00, Nour – Récits de vie accompagné par l’ensemble Canticum Novum avec Emmanuel Bardon, directeur et, chanteur… Une petite fille effrayée par l’orage se réfugie dans sa mémoire… Une histoire de musique et de danse plus forte qu’il n’y parait… Où puiser sa combativité ? En ses rêves ou dans un certain imaginaire tout court ! Comment les souvenirs nous construisent-ils, nous portent-ils ? Un voyage initiatique sur des airs du Proche- Orient. Un entêtant parfum d’ailleurs… une plongée en un moi intime dépaysant ! Avec une merveilleuse Anasma à la danse et Elodie Chan à la chorégraphie, l’écriture et la mise en scène. Remarquables. Dimanche, on se met En Cavale, toujours à la Salle Polyvalente à 15h00 avec Tram des Balkans où musiques et chants bulgares, géorgiens, hongrois ou encore italiens… vous subjuguent par leurs variétés étranges. Melissa Zantman vous emporte avec sa voix – et, ses instruments, percussions, accordéon et kaval (flûte) – et, celles des cinq chanteurs-musiciens aux accents endiablés qui font chavirer de passion…
Ce week-end, premier du Festival d’Ambronay 2024, s’est poursuivi dimanche à l’Abbatiale à 17h00 avec Songs of Passion de Henry Purcell et John Dowland. Accompagné par l’ensemble Jupiter sous la baguette de Thomas Dunford et, la voix mezzo-soprano de Lea Desandre, une grande artiste se produisant aujourd’hui sur les scènes mondiales les plus importantes… A noter que le 2e week-end du Festival d’Ambronay, du vendredi 20 au dimanche 22 septembre prochains, se déroule en même temps que les Journées européennes du patrimoine donnant l’occasion de découvrir le site abbatial d’Ambronay en même temps que le festival, avec des visites diverses, du village, des ateliers et des stations musicales… A ne pas manquer.