Martha Argerich retour à l’OSR
sous la direction de Jonathan Nott
Son public l’attendait, l’espérait, en rêvait… L’Orchestre de la Suisse Romande vient de retrouver Martha Argerich, la déesse du clavier sous la baguette du Chef Jonathan Nott au Victoria Hall, à Genève. Deux concerts pris d’assaut, complets du sol au plateau ! Les applaudissements ont retenti comme une seule clameur accrochée sans fin à une fureur passionnée rare dans la Cité de Calvin, habituée à plus d’enthousiasme retenu…
Le programme a débuté par Le tombeau de Couperin par Maurice Ravel. Une œuvre entamée dès 1914 alors que le compositeur cherchait à s’engager dans l’armée, prêt à se battre en dépit de sa frêle constitution… Dédié aux combattants tombés sur le front, Ravel terminera cet hommage à la musique française du XVIIe siècle à l’issue de la Première Guerre Mondiale. Présenté au public pour la première fois en 1919, l’euphorie fut telle que bissé, l’orchestre se trouva à rejouer la suite intégralement… En suivant, c’est avec le Concerto pour piano et orchestre N° 1 en ut majeur op.15, de Ludwig van Beethoven que Martha Argerich devait enflammer la salle du Victoria Hall. Succès oblige, en mal de places suffisantes, l’espace en gradins derrière les musiciens – généralement occupé par le chœur de l’orchestre – avait été aménagé pour accueillir des spectateurs !
Elle est arrivée accompagnée par Jonathan Nott, silhouette fragile auréolée de sa chevelure d’argent… Une icône, princesse aux doigts magiques, Martha Argerich, l’une des plus fidèles solistes des concerts de l’OSR remplit les salles de rêves enchantés. De ce premier concerto, la pianiste livra un final endiablé, où l’emporte son tempérament appréciant les grands orchestres et festivals à l’inspiration quasi populaire… A l’instar de Martha Argerich, Jonathan Nott, Directeur musical et artistique de l’OSR, se plait à suivre des voies où émotions et réflexions se rejoignent, s’étreignent et se confondent. En une envolée lyrique passionnée et débridée et, en même temps, inexorablement rigoureuse… En deuxième partie de la soirée, la Symphonie N° 8 en fa majeur op.93 de Beethoven a emporté les mélomanes dans un univers oscillant entre classicisme, romantisme et, ce que certains qualifient d’ambiguïtés de tons… Les applaudissements ont été dithyrambiques et sans fin. Un succès flamboyant.