La Revue reprend ses couleurs
Le public attend La Revue chaque année après la rentrée, aux abords de l’automne qui flirte encore avec l’été indien, avant les frimas et les lumières ambiantes qui vacillent… C’est une tradition ! Chaque canton romand possède sa revue avec son esprit, ses ritournelles et son identité propre. Ces tics et ses travers, ses petites combines politiques dont le spectateur adore se gausser. C’est un rendez-vous résolument local qui, au fil du temps, s’est emparé de plumes et de strass, offrant sur scène un show satyrique s’arrogeant, entre zestes d’humour, une part de glamour… Regards !
C’est parti ! La Revue a retrouvé ses pénates, son adresse institutionnelle au Casino-Théâtre. Entre pourpre et confort rococo, ses loges en corbeille aux guirlandes et lyres en stuc doré et… sa scène ! Classée au patrimoine culturel suisse par l’UNESCO, la dame largement centenaire, a rajeuni ! Revigorée par Frédéric Hohl, CEO NEPSA, qui revient aux affaires en reprenant les rênes en 2021. A la Direction générale, il a conduit le projet dans son ensemble, de la commercialisation à l’aspect créatif, avec le choix des partenaires et les relations publiques. A la tête de l’exploitation d’Expo.02 et de la dernière Fête des Vignerons, l’organisateur patenté au passé artistique, l’ancien producteur de la Revue est – avec le support d’une équipe cumulant talents et expériences – définitivement l’homme de la situation ! En incarnant l’esprit de Genève au tempérament râleur et ses impossibles Genferei, dans une explosion de rires, La Revue est une potion contre la morosité.
Thierry Meury, à la plume pétrie d’humour, acerbe, mordante et couplée d’une vision politique pointue… assure l’écriture. Auteur ou co-auteur de nombreux one-man-shows, de revues genevoises (entre 1999 et 2017) ou carrément romandes, il cumule des chroniques radio, télévision et presse écrite. De pièces en spectacles de café-théâtre et de chansons, Thierry Meury écrit également pour les autres, sans oublier d’ajouter qu’il possède un authentique talent d’acteur ! Choix des thématiques politiques, des angles et dialogues, il est entouré de Laurent Deshusses, auteur et parolier, qui crée des sketches à connotation sociétale et s’emploie à la mise en scène. Avec plusieurs cordes à son arc, actrice genevoise et humoriste reconnue, Claude-Inga Barbey collabore à l’écriture et, notamment, aux dialogues des scènes de vie quotidienne ainsi que Capucine Lhemanne qui a déjà participé à la Revue de 2015 à 2017.
Musicale et théâtrale, si la revue est attachée à une certaine tradition dans la modernité, le spectacle se base ici sur un texte fort, efficace sans fioritures, doublé d’effets critiques et moqueurs. Mais point trop ! Des ficelles en un jargon ouvert aux sous-entendus dans un espace grinçant de bon aloi. Ce n’est pas l’humour qui tue ! Il rassemble ! Et surprend aussi au moyen de technologies, éclairages, mouvements de plateau et de décors légers, amovibles, créant des ambiances multiples en un clin d’œil. La Revue c’est tout cela aujourd’hui. A la mise en scène, Pierric Tenthorey a réussi un spectacle astucieusement pensé. Il décline les effets joyeux avec un casting remarquable de cohésion où chorégraphie et danse, sous la coordination de la créatrice artistique Mena Avolio, trouvent parfaitement leur place. Fort de son expérience événementielle, c’est à Antony Disner, Directeur NEPSA, qu’il revient de tenir la barre des opérations et d’entretenir les contacts entre milieu culturel et institutionnel.
