retrouve ses couleurs et son allure
Soleil et vents sont au rendez-vous
Le départ affichait 10h00 ! Avec une fine pluie persistante taquinant les esprits et les espoirs, maussade, la météo n’était pas à la joie… Et, cependant, les 405 voiliers alignés pour prendre la direction du Bouveret se sont élancés sous le vent et le… soleil ! Les miracles existent et Eole n’a pas manqué de sourire à ces fils de Neptune, opiniâtres et prêts à relever tous les défis…
Le calme plat des années précédentes avait laissé de mauvais souvenirs, davantage encore que la tempête de 2019 et les années Covid ! La 85e édition de la plus grande course en bassin fermé du monde a connu, cette fois, un inhabituel départ sous spi. Joyeux, pressé d’en découdre et de se distinguer ! Skippé par Yann Guichard, Sails of Change 8, le catamaran à foils TF 35 a remporté le Bol d’Or Mirabaud 2024 en 6h22’et 24’’. Une belle tenue sachant que le record, datant de 1994, n’a jamais été dépassé, ni atteint ! Il est toujours détenu par le Formule 40 Triga IV de Peter Leuenberger qui avait alors bouclé la course en 5h01’31’’. Précisons ici, qu’une toute petite minute 26 ‘’ d’avance sépare le vainqueur de cette année du Realteam for Léman Hope. Tous les deux talonnés par Ylliam 12 Comptoir Immobilier à 2’44’’ seulement d’intervalle ! Belle performance !
Allongeant la liste des vainqueurs, le monocoque K2 de Philippe de Weck a remporté Le Bol de Vermeil, arrachant ainsi la victoire à Raffica. Ce voilier hongrois qui, lors de 6 régates passées, s’était installé en une première place qu’il entendait garder ! Avec ses deux fils à bord – Alexander à la barre et Micha sur le pont avant- Philippe de Weck s’était particulièrement préparé pour ce Bol d’Or, cette récompense, il l’a ardemment désirée… Mis sous les feux des projecteurs par l’exploit de Yann Guichard, les 5 catamarans à foils TF35 ont, de leur côté, signé les meilleurs classements de leur catégorie face à leur concurrent direct, Christian Wahl sur W-team Décision 35… Après deux années difficiles, enfin, les catamarans à foils ont tenu leurs promesses ! Christian Wahl, quant à lui, a remporté le Bol de Carbone.
Lancée en 1939 sur le Lac Léman, en un week end, la régate invite au départ de Genève, monocoques et multicoques à rallier et contourner la bouée au Bouveret… un parcours de 123 km. Organisée par la Société Nautique de Genève, la course célèbre aujourd’hui 20 ans de partenariat avec la Banque familiale Mirabaud pour laquelle la voile rassemble tous les qualificatifs et objectifs dans lesquels, elle-même se reconnaît ! Avec « l’infinité des possibles et la régénérescence permanente » ! Engagé en faveur d’une prouesse sportive et un unique spectacle nautique, le Bol d’Or Mirabaud (BOM) tient à se rapprocher de son public. N’étant pas tous navigateurs, membres de La Nautique et, proches des milieux et activités lacustres, c’est hors des murs que les organisateurs proposent une fête du lac ouverte à tous ! C’est ainsi qu’un village est né pour offrir, l’espace des 3 jours du Bol d’Or, l’accueil et l’ambiance d’un événement grandiose et, populaire !
Sur les quais, ouvert dès le matin jusqu’en soirée, le site peut recevoir un millier de visiteurs découvrant une véritable fan zone avec divers espaces de rencontres, animation et stands où se désaltérer et assouvir une petite faim… Une scène, équipée d’un écran géant sur lequel il est possible de suivre en duplex la régate (et la météo), permet aux supporters de pister leurs équipages préférés. Là également, des intervenants invités, ténors de la voile et, autres sponsors, personnalités proches du Bol d’Or ou tout simplement fans d’activités lacustres prennent le micro pour raconter leurs exploits et aventures… L’espace est également dédié à des prestations musicales avec DJ et divers ensembles ou artistes solo se produisant en concert…
Participer, sur un Zodiac suiveur, à cette houle de ferveur qu’est le Bol d’Or Mirabaud s’élançant sur le lac d’un seul mouvement incantatoire tient d’une expérience forte. Balancé en cette ambiance à l’énergie survoltée rassemblant plus de 400 voiliers, se faufiler, serpentant entre ces bateaux partis tous poursuivre une même route et une unique vision, celle de la victoire, donne l’impression de faire partie de l’aventure. On en rêve encore.