Al-Andalus, Transcantábrico, Costa Verde Express et Expreso de la Robla sont au rail ce que les croisières de luxe sont à la mer : de véritables palaces traversant les plus beaux paysages ibériques.
Les Suisses soucieux de leur bilan carbone sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à la formule, même si elle n’est pas à la portée de toutes les bourses, ils restent attirés par le charme désuet des trains d’autrefois. La bonne maîtrise du budget – tout inclus – et l’avantage de ne pas avoir à faire et défaire ses bagages sont aussi appréciés, notamment sur le circuit de Malaga à Séville – ou inversement – sachant que des vols directs vers ces villes facilitent le pré- et post- acheminement.
Forfaits La semaine de 7 jours (6 nuits) comprend l’hébergement (cabines et suites climatisées équipées de frigo, toilettes et douches privatives, wifi performant), les trajets en bus haut de gamme menant aux sites éloignés des gares, ainsi que l’accès aux attractions locales et leur visite guidée. En prime, une offre gastronomique qui se veut distinguée, aussi bien à bord des trains que dans les restaurants des villes inscrites aux itinéraires. « Notre expérience et la qualité de nos services nous positionnent comme une référence mondiale dans le secteur des trains de luxe », affirme Veronica Garay, directrice adjointe d’Al-Ándalus, fidèle à la Compagnie depuis cinq ans. Elle se réjouit que cette dernière ait décliné une proposition de rachat formulée par le Groupe Belmond, propriétaire d’Orient-Express.
Trajet Al-Ándalus tutoie les villes de Cadix, Grenade, Jaén et Cordoue. Le train aligne 15 voitures, dont cinq ont été construites en France à la fin des années 1920, pareilles à celles utilisées par la famille royale britannique pour gagner la Côte d’Azur. Le convoi est composé de 32 chambres, dont 12 Gran Clase et 20 Suites Deluxe. Une cuisine est affectée à la préparation des repas servis à bord. Dans la voiture-salon aux boiseries, lampes et mobilier dignes d’un roman d’Agatha Christie, les commentaires sont élogieux : « Nous venons de l’Utah et sommes séduits par ce décorum très Années Folles », déclare un couple d’Américains, également fasciné par l’héritage architectural et historique de l’Espagne. Même émerveillement chez un citoyen de Trinidad. Au bar, des Costaricains relèvent la qualité des crus sélectionnés. Ils ne seront pas les seuls – au terme du voyage – à se féliciter du bon niveau d’un spectacle de flamenco donné au musée que Séville dédie à ce trésor national : « Le train ne s’est pas moqué de nous ; ici, on est à mille lieues des divertissements généralement proposés aux touristes ! »
Incontournables Si le train commence son périple à Grenade, la prise en charge des voyageurs se fait à Málaga, la ville natale de Picasso, célébré dans un musée. Cette cité distille une belle énergie qui témoigne d’un étonnant art de vivre : terrasses bondées, musique retentissante partout. A Grenade, l’extraordinaire Alhambra attire les foules comme un aimant. Pas surprenant : ce palais d’origine mauresque révèle un tel raffinement qu’il met en effervescence les instagrammeurs du monde entier avec ses stucs géométriques, ses hauts plafonds finement sculptés et ses somptueux jardins et bassins.
Sanctuaires Baeza ne connut pas la faveur de l’aristocratie, mais elle expose de beaux édifices publics et des églises. On s’arrête volontiers dans la région pour s’intéresser à la culture de l’olive, omniprésente. Cordoue vécu son apogée sous les Maures, comme en témoigne la fascinante Mezquita, ancienne mosquée géante récupérée par le christianisme. On y passe donc sans transition de l’architecture islamique aux fastes de l’Eglise catholique, dans un saisissant syncrétisme. Ronda est perchée sur un piton rocheux coupé en deux par une gorge profonde de 150 mètres ! Démesuré, le Puente Nuevo (bâti au XVIIIe siècle) le franchit allègrement. Les vieux quartiers ne manquent pas de charme, comme les arènes, les plus anciennes d’Espagne. Amateurs de chevaux, c’est à Ronda qu’il faut s’arrêter pour admirer les démonstrations d’art équestre mettant en scène les plus beaux spécimens de la race andalouse. On est frappé par la précision et l’élégance de leur dressage.
Patrimoine Cadix, ville historique, est encore quasiment entourée de fortifications. Les allées sombres, bordées de vieilles églises, ouvrent soudain sur des places carrées ombragées de palmiers, comme un clin d’œil exotique, référence à la flotte du Nouveau-Monde qui partait de ce port vers de lointains horizons, à la fin du XVIIe siècle. Séville, capitale de l’Andalousie peut bien s’enorgueillir de sa splendeur. En témoignent d’innombrables monuments, comme la cathédrale et l’Alcázar, dont la beauté est parfois comparée à celle de l’Alhambra de Grenade. Eclatants spectacles de flamenco donnés au musée dédié à cet art.
Renseignements :
www.railtour.ch/
www.eltrenalandalus.com/fr/